Conférence « Robert Irwin : après le Land Art, l’ “art phénoménal” ? »

Conférence  « Robert Irwin : après le Land Art, l’ “art phénoménal” ? » au colloque Land Art et après ? organisé par Itzhak Goldberg avec le soutien du CIEREC, de l’Université Jean Monnet à Saint-Etienne et de l’Université Blaise Pascal à Clermont-Ferrand.  23 et 24  octobre 2014, à l’Université Jean Monnet à Saint-Etienne. 

Proposition de communication

Robert Irwin : après le Land Art, l’ « art phénoménal » ?

Résumé

Contemporains des figures emblématiques du Land Art, des artistes tels que Robert Irwin, Maria Nordman ou James Turrell furent somme toute dans des préoccupations et démarches relativement comparables : fuir les musées et galeries pour investir l’espace, la terre, afin d’inscrire le geste (artistique) dans notre environnement immédiat, que cet environnement soit ou non vierge de toute intervention humaine.  

En 1968 a lieu l’exposition Earth Works, à la Dwan Gallery à New York, en 1969 Robert Smithson publie son essai The Sedimentation of the Mind: Earth Projects tandis qu’à peu près simultanément, Irwin décide de quitter définitivement son atelier pour travailler dans l’espace réel, et dans les années qui suivent James Turrell survole l’Arizona à la recherche d’un site pour créer ses chambres à lumière. 

Il s’agira donc de relever ce qui rapproche et ce qui distingue des landartists les démarches respectives et atypiques d’artistes comme Robert Irwin, avec la notion d’« art conditionnel », ou James Turrell, avec le Roden Crater. Nous développerons notre propos en nous appuyant notamment sur les interventions « site specific » dans l’espace (landscape project) de Robert Irwin depuis les années 70. Le jardin du Getty Museum de Los Angeles constituera un objet d’étude central. Nous tenterons de montrer pour finir en quoi le geste plastique d’Irwin, consistant à mettre en place des conditions de possibilités pour que puisse avoir lieu (ou non) une rencontre entre l’homme et son environnement, semble être la matrice du Land Art et de l’art de manière générale. Nous toucherons alors à cette notion d’ « art phénoménal », centrale chez Irwin et qui ne peut être dissociée de l’idée d’interaction avec le monde. Tout ceci est sans doute à voir sous la lumière de cet énoncé audacieux et provocateur d’Irwin et de Turrell qui date de la fin des années 60 : « The object of art may be to seek an elimination of the necessity for it. »1.


  1. Irwin and Turrell : « L’objet de l’art est peut-être de chercher à en éliminer la nécessité », Irwin et Turrell, in Maurice Tuchman and Jane Livingston, A report on the Art and Technology Program of the Los Angeles Country Museum of Art, 1967-1971, Los Angeles : Los Angeles County Museum of Art, 1971, p. 131, in Jan Butterfield, The Art of Light, p. 8.