Série Diaphanies Objet #8

2012

La série Diaphanies, commencée en 2012, fait interagir programmation lumineuse et aléas de la lumière du jour pour déployer dans la durée l’apparition/disparition des phénomènes.

 

Les Diaphanies font interagir programmation lumineuse et aléas de la lumière du jour pour déployer dans la durée l’apparition-disparition de phénomènes.

 

L’installation de chacune des Diaphanies est pensée en rapport avec le lieu et la manière dont celui-ci est habité par la lumière du jour. Les interactions entre une Diaphanie, les aléas de la lumière du jour et l’espace sont, pour une part essentielle, incontrôlées et pourtant nécessaires, voire inéluctables. Cette action combinée produit continûment le phénomène (de phénomènes) qu’est l’œuvre.

 

Le phénomène apparaît dans le moment et le mouvement de la disparition de la Diaphanie, il naît de la disparition, de l’expérience positive d’un retrait et de l’absence dynamique, de l’expérience rétentive de la trace dans le blanc qui reste. Alors, le mur peut reprendre de la présence, se re-présenter, en quelque sorte, acquérir une présence nouvelle et inédite. La disparition fait apparaître la diversité et les jeux possibles de phénomènes occultés (la présence du mur, sa texture, les volumes, l’action des lumières, le rapport à l’espace et aux autres spectateurs). L’expérience s’enrichit de nouvelles qualités de présence. Elle intensifie et réveille notre présence sensible au monde dans la lumière ambiante.

 

Si le motif — figuratif ou non, parfois incertain — n’a pas en soi de nécessité fondamentale, il manifeste néanmoins une interrogation autour, par exemple, de ce que John Cage a pu formuler ainsi : « La Vie sans structure est invisible » (Discours sur rien, 1959). Telle ligne d’horizon ou telle composition d’une partition de lumière (comme dans Hommage à Robert Irwin) sert ainsi de point d’appui ou de structure pour rendre mieux visible notre rapport au monde et à la vie, à l’étendue et à la durée.

Les Diaphanies, comme les Partitions pour chambre à lumière, interrogent et tentent de structurer notre rapport esthétique à ce que nous sommes dans la perspective d’une phénoménologie de l’inapparent.

 

Matériaux : Projecteur, lumière du jour, verre, peinture, programme informatique.

Festival Artistes à suivre, Haute Vallée de l’Aude, 2012

 

Exposition personnelle Lenteurs à l’atelier L’Usine, Couiza, Aude (22-30 septembre 2012).